Texte fondateur du travail de l'équipe des @rts outillés exposé lors d'un séminaire piloté par M Taraud IGEN le 3 Décembre 2007

Réunion des chefs des travaux du 3 décembre 2007.

 

M Taraud (IGEN) nous sollicite pour présenter le parti-pris pédagogique du plateau de production du lycée La Fayette à Fontaineroux.

 

Vous trouverez ici les diapos présentées ainsi que nos commentaires notés sous les diapos ...

(En rose ceux de Valérie Marty, jeune enseignante ... et en bleu ceux de Philippe Morin proche de la retraine ( ;-) 14 ans quand même !!!) ...)

Bonjour à tous

Je suis Valérie Marty, je n’ai pas l’habitude de parler ainsi devant une telle assemblée. mais  avec mon collègue Philippe Morin nous allons essayer de vous présenter clairement, je l’espère, notre travail.


Oh Valérie arrête! On a rien à raconter :


On travaille dans le plus beau lycée du monde, on est détenteur du label « lycée des métiers ».


Nous réunissons les meilleurs profs du monde,


Nous possédons les dernières machines produites


Nous évoluons dans de très beaux locaux

La cantine est même classée au michelin

Et pourtant….


Philippe écoute on peut pas rester comme ça!

Je sais bien que tu t’en moques car dans 14 ans tu es à la retraite, mais moi, je ne suis pas rentrée dans l’enseignement pour subir la morosité ambiante.


Prenons le temps de réfléchir :



On a du mal à recruter et à remplir nos sections

Pourtant les conditions sont favorables !


Les élèves présents, ne pensent qu’à partir car le rêve est ailleurs


les entreprises ont besoin de techniciens capables de conduire les innovations vitales pour l’industrie régionale.


les jeunes sont attirés dans nos sections parce qu’ils y voient des élèves apparemment heureux, épanouis et autonomes qui réalisent des choses intéressantes… et, ils perçoivent que ces formations leur sont destinées.


Pour susciter l’envie


nous avons choisi


de « donner à voir »


en favorisant les contacts


et le travail au sein de la communauté éducative


C’est d’abord une question d’espace


Et c’est aussi une question de temps en construisant un emploi du temps qui « suscite l’envie » et provoque la nécessité de travailler ensemble.


On a choisi de réunir les BTS et les BAC pro en un même lieu au même moment  pour des tranches horaires allant de 2 à 6 heures !

Le lundi et le mardi les 1ères années BAC, qui découvrent l’outillage, côtoient les BTS 2ème année qui font leur œuvre ce qui « donnent à voir »

les BAC première année peuvent apporter leurs compétences toutes fraiches en usinage sur les projets de deuxième année BTS .

D’autre part, certains BTS ERO ignorent tout de l’usinage en raison de leur cursus : BEP ELECTROTECH puis BAC EDPI par exemple.

Les anciens BEP MPMI ont un rôle de transfert des connaissances productiques qui est très fort.


Les élèves s’accrochent parce qu’ils se construisent et mûrissent.

Ils trouvent une forme de sécurité et de confort.

Ils surmontent leur déséquilibre et font face, enfin, à des problématiques, après des années d’impuissance apprise.


observer et lire pour appliquer, c’est un opérateur qui évolue dans le présent

Découvertes à travers d’activités très guidées, toujours accompagnées. Le BEP évolue dans un cocon mais

il est stimulé par le côtoiement des risques, comme ce qu’il ressent lors des travaux sur machines outils



L’essentiel du référentiel de niveau 5


Observer, lire et écrire ce qui s’est passé pour construire.

C’est un réalisateur qui évolue dans le présent en tenant compte du passé

Confort et sécurité : ils savent usiner,

Exploration, formalisation et capitalisation de leurs connaissances , développement de soi même par la réalisation d’un outil (un chef d’œuvre tel que l’on pourrait  l’entendre dans un compagnonnage du 21èmesiècle)


Les substances du référentiel de niveau 4


Observer, lire, écrire ce qui s’est et ce qui va se passer - pour créer.

C’est un concepteur qui évolue dans le présent en tenant compte du passé pour imaginer le futur

Confort et sécurité : ils savent usiner, créer un outil, formaliser

Mise en danger : formalisation, réflexion,

Type de document : non structurés


Les essentiels des référentiels de niveau 3


Il suffit d’arroser quand le terreau est fertile et les tuteurs fiables.


La démarche de designer est appliquée à toutes les composantes de la productique, donc à l’outillage.


nota :

Nous proposons aux élèves de créer un objet que l’on va qualifier de « design » répondant à une problématique. Il faut que l’élève entende le qualificatif « design ».

Premier objectif : prononcer ce terme suffit à lever une première série de barrières et l’élève sent son espace de liberté s’étendre soudainement. Ce changement le motive : le design pour lui, c’est l’innovation, le sport, le dernier coupé, la PS2, les vêtements, l’inaccessible, le rêve… mais le met en déséquilibre : un peu trop d’espace, un peu trop d’oxygène, pas de tâche précise à faire, pas de sujet de TP…L’élève se retrouve brutalement accroché à une paroi avec deux alternatives : grimper ou décrocher.

La démarche de création d’un designer est si riche qu’elle permet de produire un objet inconnu, qui séduise et surprenne, (innovation) tout en étant immédiatement reconnu (répond à la problématique).

Deuxième objectif : accompagner les élèves et les aider à enrichir leur démarche de construction. D’abord lors de la création d’un objet « design » (motivation et assurance (prégnance)), ils appliquent et vivent de façon positive la démarche

Le designer est un concepteur qui évolue dans un espace multi dimensionnel (supérieur à 3) il est capable de se laisser influencer composantes (philosophie, histoire, géographie, sociologie, politique, technique…) et d’en tirer des solutions innovantes. La démarche de designer appliquée à toutes les composantes de l’outillage et de la productique permet d’améliorer tant en qualité qu’en rapidité l’acquisition des compétences définies dans les référentiels.

L’outilleur doit être à  même de comprendre cet univers, d’y évoluer aussi pour être capable de mettre en œuvre les outils qui permettront de réaliser le dessein du dessin du designer

Le designer crée un objet parfait : alliance d’une forme et d’une matière pour répondre à une fonction (au sens large)

L’outilleur est le premier à mettre  des contraintes  au designer. Plus les contraintes seront faibles (donc l’outil à la hauteur de l’objet crée) plus l’objet restera « parfait » « non dévoyé »


Définition l’outilleur

Il concoit l’outil qui permet de reproduire à grande échelle le dessin du designer

La création du designer et/ou du concepteur (BTS CPI) est un dessin dont le dessein est d’être reproduit grâce à l’outil unique (l’œuvre) de l’outilleur (BTS ERO).

On fait une pièce technique, elle a une fonction à remplir

La fonction n’est pas que technique (pollution, santé, recyclage…)

Cette focntion va imposer une certaine forme  mais qui n’est pas unique. L’objectif est de trouver la forme parfaite associée au matériau parfait.

Il faut tenir compte de paramètres très divers

Techniques : résistance (alliance matériaux et formes) légèreté cout

Autres esthétique, non polluante…

Mais c’est l’alliance de tout ça qui permet d’obtenir la pièce parfaite

Plus on travaillera sur le choix des matériaux, l’esthétique (plus la pièce sera belle plus elle sera facile à forger, équilibre des courbes, harmonie des formes)

Penser la pièce en fabrication, en utilisation, en demontage, en tant que dechet (eco conception)

Se construire un scénario sur la pièce la voir evoluer….

Cette démarche permet d’améliorer, tant en qualité qu’en rapidité, l’acquisition des compétences définies dans tous les référentiels.


Paradoxalement, la complexité imposée par la multiplicité des projets, est révélatrice de problématiques porteuses de sens.


stratégies pédagogiques

Pourquoi tant de projets : On se met dans une position délicate, complexe, en multipliant le nombre de supports techniques, ce qui nécessite de trouver, pour aboutir, des solutions innovantes dans tous les domaines, gestion de l’information, gestions des ressources humaines (exploitation des capacités, augmentations des compétences de chacun et valorisation pour entretenir les désirs (la motivation), démarches de réflexions.

La difficulté technique pour gérer les multiples projets devient un atout pédagogique car, c’est beaucoup plus facile, plus motivant, d’aborder et de s’approprier la gestion de projet quand ça devient une réelle problématique pour tous (élèves comme prof).



La règle du jeu est obligatoire car elle dicte une cohérence à l’équipe pédagogique.


 pour savoir ce qu’on demande aux élèves sur les points principaux de l’éducation : comportementaux, sensibilité (affectifs) et intellectuels (cognitifs)

C’est le cadre, l’encadrement

Plus les outils pédagogiques seront «design » « forts » « innovants » « adaptés » plus l’esprit de ce que l’on veut faire sera conservé.

Il faut aussi que les actions que font les élèves soient à la hauteur des compétences que l’on veut faire passer



Ce cadre strict permet de favoriser les libertés nécessaires, liées au développement de la capacité d’entreprendre.

Liberté du choix du support mais aussi liberté lors du déroulement du projet.


Dans cette stratégie pédagogique, on privilégie les étapes tout au long du déroulement du projet plutôt que son seul aboutissement.

Notre réflexion consiste à préciser, pour chaque étape, les signes visibles de l’acquisition d’une compétence.

Chaque « rendre » (chaque étape) est la partie évaluable, car observable, de la compétence (ce « rendre » doit être excellent, de bonne facture, répondant a des critères de qualité observés et recherchés dans les entreprises).

Définir la chronologie des étapes permet d’améliorer la pertinence des objectifs généraux de nos formations.



Les étapes sont choisies à partir du référentiel et leur chronologie se fonde sur l’esprit de la chaine numérique.


sur le terrain, cela se traduit par un Gantt avec ses « rendres »

À chaque fois qu’il opère un « rendre », il « restitue » des « classes de représentations » qui expliquent la façon dont il donne du sens aux situations vécues (déterminées).


Entre deux étapes, l’élève expérimente sa démarche, sa façon de faire, il établit un compromis entre son besoin de confort et son gout du risque.

Notre fonction est de l’accompagner, et de saisir, par empathie, l’opportunité d’une attitude présentant un déséquilibre, ce moment ou il subit un échec et qu’il éprouve le besoin de le surmonter.

Alors, notre rôle est de présenter et mettre en œuvre, avec lui, des outils qui vont lui permettre de rendre sa démarche plus efficace.


Une étape est une compétence acquise


Les capacités d’entreprendre sont évaluables et sont récompensées par les six points restants entre le 14 minimum garanti à chaque étudiant lors de sa dernière année, et la note de 20, qu’il nous est possible de donner à l’Epreuve Pratique de Synthèse.

Des exemples

Promotion de la section

Organiser une visite d’usinage


 uneescapade !

D’innombrables capacités, propres à chaque étudiant et souvent méconnues, nous sont révélées. Nous nous devons de les considérer en laissant l’étudiant les mettre en action, dans cet espace de liberté toujours déclamé haut et fort par le système éducatif mais jamais mis en œuvre car délicat à canaliser et à évaluer.

Elle se situe là, « la puissance apprise ».

Cela peut-être l’intérêt poussé par le besoin ou l’envie d’automatiser son outil, c’est- à dire, me prouver ou démontrer aux autres mes capacités à aller plus loin que ce qui est demandé… (Arnaud)

Mais aussi, de devenir un leader, par nature, ce besoin de commander, d’être un « Chef » admiré et respecté, ou tout simplement de remplacer le formateur dans certaines tâches, cet autre besoin qui est de transmettre et d’expliquer autour de moi ce qui me paraît déficient, voire inadapté au prof… (Agnès)

L’escapade*, c’est quand j’entrevois la possibilité (et la volonté) de sortir de l’Europe et que j’engage une démarche relationnelle avec les Bac ou les BEP, qui se traduit par une « Sous-traitance », de procédé et/ou de processus d’une partie de mon outil (ex : les constituants autres que ceux définis dans la diapo 34).

La démarche de sous-traitance est le trajet que j’accomplis, avec des moyens, des protocoles, les évaluations que je mets en place et les plannings. L’étape est africaine, asiatique ou américaine, c’est le «rendre» qui relate mon aventure (ma démarche et son aboutissement). Il est bien entendu, qu’une petite sous-traitance (étape à Tunis), n’a pas la même valeur (dans la note sur 6 points) qu’un travail plus conséquent, l’outil complet, et qui peut correspondre à une étape située vers Oulan-Bator en Ouzbékistan.

En résumé, nous avons :

une image sur laquelle sont représenté un parcours et une étape (carte Monde),

une motivation répondant à un trait de caractère individuel rarement ou jamais mis en exergue, la Puissance apprise,

une compétence observable donc évaluable mais par des critères inhabituels (les 6 points),

la démonstration des valeurs sociales, humaines, relationnelles d’un futur cadre ou responsable d’une société tournée vers l’avenir.

Il me semble que cette transition peut se formuler sur une ou deux diapos (28 et bis), ce qui permet de revenir sur la sous-traitance, dans quel cadre pédagogique elle se situe et surtout, en quoi elle peut répondre en partie aux problématiques 2 et 3.

* les synonymes d’escapade sont : échappée, évasion, sortie, bordée, équipée, fredaine, fugue…



LA .. puissance apprise


La somme de ces démarches correspond à un plan de formation dont les étapes sont définies mais, adapté à chaque élève

Le parcours d’un élève

Il part d’une idée d’un produit qui va commencer à devenir pour lui obsessionnelle, ça devient son projet.

Et très rapidement il va avoir besoin de Savoir exactement où il va et comment ?


L’étudiant bâtit le cahier des charges de son projet et donc, de sa formation.


Mais a-t-on résolu notre troisième problématique ?

Et bien non !

Certains élèves ne restent toujours pas !

Car, en enseignement général, ils retrouvent quelquefois ce qui les a souvent mis en échec : l’absence de sens !!

Une solution  : qu’une part de l’enseignement général accompagne le projet.

Les profs apportent, de part leurs compétences et leur savoir, des règles, des principes, des méthodes et des concepts toujours pertinents répondant à un problème que se pose l’élève.


La concentration et « l’attention » sont plus fortes le matin et en début d’après-midi ;

Elles dépendent de la nature de la tache : les épreuves de détection, de découverte et de discernement sont mieux réussies le matin et les épreuves de précision en début d’après midi.


Actuellement notre Lycée est sur 2 sites ;

L’un est technologique, l’autre professionnel.

A la rentrée 2008, nous regroupons toute la filière productique sur un seul site, du niveau 3 au 5.


Présentons une offre de formation rationnelle.


Au sein du plateau productique, l’élève n’est plus un « BEP» ou un « BAC », car il acquiert un Titre, une Qualification qui transfigure son niveau scolaire en une Distinction.


Participer à des projets proposés par les industriels, développe chez nos élèves une assurance et un sentiment de fierté, et favorise la promotion du Lycée.


Et maintenant a-t-on résolu tous nos problèmes ?

On peut les faire venir

On peut les convaincre de rester

Ils nous quittent assez bien armés pour démarrer leur vie professionnelle

Et la cerise sur la gâteau, c’est qu’on solutionne, en partie, la première problématique que l’on osait pas vous soumettre il y a 15 minutes.


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