dim.

11

mars

2012

L’enseignant en outillage

« Less is more », moins on en met, mieux c’est.

Dépouillons nos cours de tout charabia et comportements listés négativement dans les souvenirs de nos propres cursus scolaires. Supprimons les flots de paroles, d’écritures et de démonstrations anesthésiantes, les tonnes de conseils, de polycopiés inutiles et de gestes inadaptés tels la description au tableau du fonctionnement d’une machine outil*. Imposons des règles de comportement, le savoir être, proposons l’utilisation d’outils facilitateurs de réalisation, le savoir-faire, laissons les élèves nous dévoiler un à un leurs problèmes et si nous les orientons judicieusement vers des solutions, c’est le savoir qu’ils s’approprient.

La motivation ne réside pas dans le choix qui leur est offert de proposer un objet technique à développer au travers d’un outil. Elle se caractérise par la volonté d’aboutir à sa réalisation dans le projet technique et elle se nourrit chaque semaine par la formation enseignée. Motiver c’est provoquer le désir et pour cela il faut qu’il rencontre un problème qui a du sens pour lui, c’est-à-dire qu’il se sente concerné et qu’il ait, surtout, le sentiment de pouvoir le résoudre. Cela signifie que le problème doit, d’une manière ou d’une autre, s’inscrire dans son projet personnel. Chaque individu est par nature curieux et le besoin de savoir déclenche une motivation liée à l’acquisition de connaissances. Son besoin de savoir : motivation épistémique, et son projet à réaliser : motivation personnelle, nous permet d’activer une dynamique émotionnelle (motivationnelle). C’est sur la motivation épistémique que repose l’activation qui provoque la recherche personnelle (c’est également sur ce type de motivation que jouent les auteurs de romans ou réalisateurs de polars).

Lorsque que l’on demande à un élève de produire un récit de son stage en entreprise, le texte portera les traces de ses besoins, de ses attentes, donc, de son insatisfaction à présenter une production dont il n’a jamais maîtrisé les outils.

Les formes visibles des motivations sont donc des réactions habituelles construites par l’élève avec l’environnement scolaire. Sa motivation est alors la recherche de cette interaction satisfaisante.

 

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dim.

11

mars

2012

Un nouveau concept «l’Outilleur Designer»

Étude design «type»

 

 


Un nouveau concept «l’Outilleur Designer»

es critères qui concourent à la définition d’un nouveau produit sont multiples : l’ensemble forme le cahier des charges, qui servira de base commune à tous les intervenants ultérieurs.

Dans ce document, sont consignés et analysés des aspects aussi divers que :
- le positionnement du produit sur son futur marché,
- sa valeur d’usage,
- ses fonctions,
- la durée de vie du produit,
- son recyclage,
- la sécurité,
- l’ergonomie,
- sa distribution,
- les coûts,
- les possibilités technologiques,
- les ressources humaines,
- le calendrier des étapes du développement.

Le designer s’approprie l’ensemble du contenu du cahier des charges, qui sera le cadre de sa réflexion.

 


L’outilleur designer définit son processus de création, de produits et d’outils en fonction d’un cahier des charges mais surtout, et c’est ce qui le distingue du designer «type», du procédé de fabrication qu’il envisage de mettre en place. Sa réflexion porte d’abord sur le matériau choisi et sa mise en forme envisagée, puis sur la qualité de l’outil à concevoir, en fonction de paramètres développés dans les critères énoncés dans le texte de gauche.

Avant projet

Recherches créatives :

exploration de diverses hypothèses formelles et techniques.

La première des tâches du designer est de mettre en œuvre une méthode qui lui permet de synthétiser l’ensemble des paramètres du cahier des charges, et d’élaborer des hypothèses qui serviront de base de réflexion avec les intervenants.

Le designer produit à ce moment des esquisses, schémas et maquette de principes présentant diverses options.

Au final de cette étape, les choix essentiels qualifiant le futur produit seront adoptés.

 


L’outilleur designer fait de l’ingénierie simultanée. Il conçoit le produit en pensant «outillage» et «fabrication d’outillage». Il développe dès la conception du produit, une représentation volumique. Elle est fondamentale pour la poursuite de son activité, car c’est à partir de cette représentation qu’il conçoit les bases de l’outil de fabrication. Il maîtrise des logiciels métiers comme Solidworks ou Catia avec lesquels il définit ses outils (comme par exemple générer les empreintes après avoir tracé le «plan de joint» d’une pièce en polymère).

Projet

Finalisation de l’option retenue.
Dessins réalistes.
Les hypothèses qui ont été retenues lors de l’avant projet, sont approfondies lors de la phase du projet.

Le projet intègre en cohérence les aspects divers du futur produit, technologies, ergonomie, fonctionnalités, esthétique, sous forme de dessins aboutis portant tant sur la forme globale que sur les détails (rendus réalistes) de maquettes à l’échelle réduite, d’étude de coloris.

 


Pour l’outilleur designer, l’étude de faisabilité concerne la technique retenue au sein de l’outil (dans le cas d’un moule les canaux, l’éjection, le refroidissement). Elle est basée sur les connaissances et sur l’expérience de l’opérateur designer qui s’appuie sur l’assistance de logiciel de type Moldflow ou Simpoe Mold pour les plastiques ou Forge3 pour certains aciers.

Également, de par sa formation d’usineur, l’outilleur designer est capable d’anticiper sur la fabrication des éléments constituant les outils pour faciliter la construction de l’outillage qu’il conçoit (logiciel Mastercam) sur machines outils (en entreprise), ou généralement, de suivre sa fabrication en sous-traitance.

La mise en volume

Cette étape relève à la fois des phases de création et de réalisation. Un dessin, même en perspective, ne peut jamais décrire complètement la réalité du produit dans l’espace. Il est donc important de matérialiser le projet en trois dimensions et si possible en vraie grandeur afin de vérifier la validité des proportions.

On distingue deux niveaux de maquettes pouvant se combiner : les maquettes d’aspect, les maquettes fonctionnelles.

 


Étude de faisabilité

Pré-industrialisation Études techniques

Les phases de réalisation ont commencé à l’issue de la finalisation de la création et lors de la mise en volume.

Il s’agit maintenant d’envisager et de résoudre tous les problèmes de modification de produits liés à l’industrialisation. Cette phase est effectuée par l’entreprise et ses sous-traitants en relation avec le designer. Pendant cette élaboration, le designer interviendra ponctuellement auprès des différents intervenants pour garantir la cohérence du produit à venir.

 


L’outilleur designer assisté d’un opérateur sur presse est présent lors du lancement de pièces prototypes. Il corrige et parachève lui-même l’outil, assiste et contrôle la présérie. Il planifie la maintenance préventive et fournit les documents permettant d’assurer d’éventuelles interventions.

La mise en production peut commencer.

Mise en production

Produit commercialisé.
À ce stade tous les éléments du produit sont définis, les outils industriels sont conçus et mis en route.
Les phases de développement du produit sont terminées.

Dans le cadre de l’exercice de leur métier, les designers peuvent intervenir :
- soit sur des études spécifiques limitées en importance et dans le temps,
- soit dans le cadre d’une action de design global permanente où ils travaillent sur l’ensemble des problèmes de design de l’entreprise, de l’élaboration du cahier des charges, des conditionnements à l’image et à l’environnement.

 


L’outilleur designer fournit à chaque étape de son travail une prestation technique très recherchée, qui diminue les délais entre la création et la mise en production et qui donne non seulement un produit fortement chargé de sens, mais qui livre un outil industriel immédiatement utilisable et hautement rentable.

Sa place dans l’industrie le situe dans les grands cabinets de design, il est le rouage essentiel depuis la plus pure des créations jusqu’à la fabrication la plus aboutie.

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dim.

11

mars

2012

L’outillage

Au départ, il y a la trace, l’empreinte… C’est la vision d’une forme qui se re-présente, toujours pour quiconque, d’une façon volumique car elle est signifiant et sa description fait toujours appel à une construction. Visuelle, nous l’avons dit, quelquefois verbale mais en ce qui concerne l’outilleur elle est souvent écrite et toujours dessinée.

 C’est un processus de création, qui consiste à envelopper ou à développer un objet existant ou imaginé, à le mettre en forme.

Les procédés de mise en forme ne concernent que des matériaux élaborés, transformés depuis leur état initial, roches, pétrole, végétaux. La corrélation entre ces produits, caractéristiques dans leurs applications - utilisations, est la forme à obtenir. L’outilleur est un « sculpteur » qui taille dans un bloc, souvent d’acier, non pas une statue, mais l’enveloppe, l’empreinte qui permettra de réaliser très rapidement et à moindre frais des milliers de statues. Il est humaniste dans ses visions et démocrate par ses réalisations car ce qu’il produit facilite le quotidien de tous – les Utilisateurs – et agrémente l’existence de Chacun – l’objet dévoilé, exaltant les sens endormis.

 

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mar.

29

nov.

2011

Les étudiants outilleurs designers face aux matériaux

Les cours sur les matériaux ne sont pas des cours d’ingénieurs. On y donne les grandes caractéristiques des matériaux, dans un langage pas seulement technique. Les élèves doivent découvrir les principales familles : métaux, verre, plastiques (nuances, caractéristiques, procédés de fabrication, techniques de mise en œuvre).

Selon notre expérience d’enseignant, les jeunes ne font pas de ségrégation entre les matériaux. Ils sont en quête du matériau « génial ». Celui qui répondra exactement à tous leurs besoins.

Généralement les étudiants ne se déterminent pas par rapport à un matériau mais par rapport à une catégorie de produit qui les attire. C’est cette catégorie qui engendrera le choix d’un matériau (ou d’une caractéristique à remplir par le matériau). L’univers de la chaussure, par exemple, engendrera le choix d’un matériau souple. L’électronique mènera au plastique. Le sport est un domaine où l’on est friand de produits et matériaux nouveaux : ce secteur conduit plutôt aux composites, à la fibre de carbone ou de verre, à la mousse… L’électroménager, les produits pour la maison, les arts de la table (coutellerie de cuisine) pourront mener vers l’acier mais aussi vers d’autres matériaux concurrents.

 

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Les @rts outillés s'adresse à tous les métiers de tradition technique tournés vers l'innovation,

l'innovation technique n'étant possible que par une remise en cause continuelle de la pédagogie par des expérimentations

mises en place dans l'enseignement professionnel et technique.

 

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