La performance des entreprises dans une société industrielle et commerciale est de savoir produire et de savoir vendre mieux et plus vite que ses concurrents.
Aujourd'hui, la plupart des entreprises savent produire et vendre. C'est la raison de leur existence. Si elles n'avaient pas cette capacité, elles auraient déjà disparu. Mais de ce fait, au fil
du temps, leur niveau de performance devient de plus en plus homogène. Croître, prendre des parts de marché se fait alors plus facilement en absorbant ses concurrents.
La performance des entreprises dans une société de l'information et des réseaux sociaux est de savoir mobiliser l'intelligence collective et les connaissances de ses
parties prenantes (salariés, fournisseurs, clients, ... ). S'il faut et s'il faudra toujours savoir produire et vendre, ce n'est plus aujourd'hui un facteur suffisamment différenciateur dans la
compétition internationale. Hier, l'entreprise était industrielle et commerciale, demain il faudra qu'elle soit de plus en plus une entreprise intelligente.
La performance de l'école basée sur la "transmission des savoirs" dans la société industrielle et commerciale a fait ses preuves mais elle n'est plus performante dans la société de l'information
et des réseaux sociaux. Comparé à l'intelligence individuelle, l'intelligence collective est l'intelligence du lien, de la relation. La meilleur chose qu'on puisse faire avec les nouvelles
technologies, ce n'est pas de l'Intelligence Artificielle (IA), mais, au contraire de l'Intelligence Collective : que les ordinateurs n'imitent pas les humains mais les aident à penser et à faire
évoluer collectivement leur idées. L'Intelligence Collective permet d'aider les humains à penser ensemble, alors que l'Intelligence Artificielle cherche à se substituer à l'humain pour limiter
ses erreurs.
Nous devons préparer nos élèves à exercer des métiers dans lesquels les pratiques du travail collaboratif sont essentielles. Nos élèves doivent être initiés et entraînés au travail sur des
projets collectifs. Ils doivent être amenés à contribuer au développement de projets dans lesquels les choix interagissent avec ceux des autres membres de l'équipe. Ils doivent être entraînés à
partager et à organiser des informations, des données, des modèles. La formation donnée sur ce point doit revêtir une dimension méthodologique, technique et humaine. Il ne s'agit bien entendu en
aucune manière d'ajouter à nos pratiques actuelles des séquences de cours qui nous permettraient d'exposer tous ces principes. Il s'agit pour nous d'un défi autrement plus difficile : tous ces
principes ne peuvent participer utilement à la formation de nos élèves que si nous parvenons à les faire vivre dans des situations d'enseignement que nous devons aménager ou créer.
Une approche systémique et intégrée est aujourd'hui indispensable. Nous le savons en production, et nous l'enseignons dans les domaines de l'organisation et de la gestion : l'optimum global n'est
pas égal à la somme des optimums locaux. En phase de conception et d'industrialisation aussi, les conséquences des choix opérés et des décisions prises doivent être envisagées en tous points de
la chaîne, bien au-delà des limites de son propre métier. Collaborative et concourante, la démarche d'ingénierie ne concentre pas l'activité en un métier unique. Les métiers ne disparaissent pas,
bien au contraire. Mais ils ne participent efficacement au développement de la compétitivité des produits et de l'entreprise que s'ils communiquent bien, tant au travers de la chaîne numérique
qu'au travers des contacts entre les hommes.
De nouvelles possibilités apparaissent pour procéder à des validations locales aux différents niveaux, tant en phase de développement produit qu'en phase d'industrialisation.
La "réalité virtuelle", avec ses "maquettes numériques", son "atelier numérique", les simulations associées devenues possibles et crédibles aux différents niveaux, constitue le premier outil. Le
prototypage, du prototype d'aspect au prototype fonctionnel, des prototypes "même matière" aux prototypes "même procédé" réalisables grâce à l'outillage rapide, constitue le deuxième outil. Par
ailleurs, il semble que de plus en plus, un parcours de la démarche "à rebours" soit autorisé, du réel au modèle et pas seulement du modèle au réel. La
rétro-conception constitue là une première illustration de ce mouvement. La chaîne numérique est plus importante et de moins en moins rompue. C'est aujourd'hui une base de données
"projet" et pas seulement "produit" qui est partagée. Partageant une unique base de données, la chaîne numérique évite les redondances. Ensemble d'outils en interactions, assurant autant que
possible une associativité totale, la chaîne numérique permet la contribution simultanée des acteurs, les collaborations à distance ou non. Nous devons, en production de pièces mécaniques ou
d'éléments d'ornementation, intégrer l'existence de techniques émergentes laissant envisager des hypothèses nouvelles : usinage rapide de forme, frittage de poudre… réalisation de pièces
volumiques complexes directement, en une phase, sur un seul équipement. Nos élèves doivent en avoir connaissance.
Le cas quasi-magique de la "prise de forme"
Sur le plateau technique de Fontaineroux, nous mettons en place des outils, des méthodes et des processus qui permettent de mettre en réseau de faire coopérer les intelligences individuelles pour
atteindre un objectif commun, réaliser une mission ou un projet. Manager l'intelligence collective à l'école consiste donc à créer une dynamique de coopérations intellectuelles entre les
personnes (coopération interpersonnelle), à créer des coopérations internes entre équipes, entités (par le biais du web 2.0 et des système de PLM comme Windchill) et à développer les coopérations
extérieures avec ses fournisseurs, les entreprises du bassin d'emploi, les écoles participant au projet pédagogique (concept de lycée étendu).
Entre Meaux et Fontainebleau, l'année scolaire 2009-2010 est une année collaborative.
La première raison est la mise en place de filières d'apprentissage sur Fontaineroux et le nécessaire co-apprentissage scolaire et industriel des compétences pour nos apprentis. La deuxième
raison est le lancement du projet "créateur-outilleur" entre les staffeurs du Gué à Tresmes et les élèves techniciens outilleurs avec comme
objet la co-construction d'une réponse à une problématique par la création d'un objet et son édition c'est à dire son industrialisation en vue d'une production en série.
Le plateau technique de Fontaineroux devient donc plateau technique étendu : projet collaboratif, structure de gestion de l'information avec Windchill et
bientôt partage de ressources techniques avec d'autres structures de formations alors que déjà ce partage se fait avec les entreprises du bassin d'emploi. Les étudiants sont, dans leurs
entreprises, des éléments porteurs des innovations qu'ils ont découvert sur le plateau technique. C'est ainsi que Robin Legarlantezec ancien étudiant de BTS, collabore avec Florent, élève en BAC
PRO, pour proposer au responsable du bureau d'étude de l'entreprise de Robin, une validation technique de solution facilitée par la réalisation d'une pièce en prototypage rapide ABS.
Les élèves du Gué à Tresmes ont la possibilité de réaliser des maquettes en ABS de leur production (création) sur la machine de prototypage 3D (matière ABS) du lycée La Fayette. Ils dessinent sur
Solidworks, puis sauvegardent leur fichier en format STL. Ils le transfèrent par mail, accompagné d'un dossier situant l'objet, aux élèves outilleurs. Ces derniers assurent la fabrication que les
créateurs peuvent suivre en direct grâce à une webcam ou sur place. Dans tous les cas, les élèves du plateau technique de Fontaineroux livrent la pièce prototypée ainsi qu'un dossier de
capitalisation rendant compte de la fabrication rapide.
Lycée du Gué à Tresmes |
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Lycée La Fayette |
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Aide, Stage de formation vers d'autres écoles du secteur |
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travail interne à l'établissement |
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travail interne à l'établissement |
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travail sur application commune |
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travail de copie d'oeuvres d'art ou de moulures (Staff) pour la rétro-conception ou/et la restauration... décors de théâtre, cinéma, reconstitution historique |
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travail de reconception pour des entreprises du bassin d'emploi et dans le cadre du pôle ASTech |
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